BOXING LIFE
300 Mc - 2009
“Essentialité calviniste et sensualité orientale.”
Une essentialité calviniste évoquant des lumières diaphanes répandues et omniprésentes, des contrastes nets en noir et blanc, et des géométries rigoureuses où peu de place est laissée à l’indéterminé et à l’incertain. Une indulgence apparente envers une sensualité plus évidente, immédiate dans la relation entre le corps et l’habitat, trouvant son expression à travers l’articulation géométrique d’une séquence de contenants : contenant, contenu. S’inspirant de la sensibilité orientale pour la “boîte” en tant que contenant d’outils destinés au déploiement de la vie humaine et de la boîte contenant les objets domestiques en tant que noyau originel et centripète de l’espace domestique oriental, tous les espaces sont créés à partir d’une séquence et d’une superposition d’armoires, de contenants, de lambris qui organisent non seulement les aspects fonctionnels de la vie mais la contiennent, en tirant des salles de bains, des chambres, une cuisine et d’autres pièces dans une succession labyrinthique tout en étant claire et rassurante dans leur mécanisme inexorable.
Cependant, le contenant modelé, modifié, par la surface matérielle et travaillée, évoque et allude à la dimension physique du corps humain, à une sensualité entièrement liée à la vie, aux humeurs, aux affections. Tragique, douce, sublime Vierge de Nuremberg dont les piquants ont été enlevés dans une représentation inoffensive de la forteresse/château domestique où nous revenons à croire que nous sommes maîtres de nos vies, dans une alternance perpétuelle entre l’intime introversion et l’exposition publique à la lumière, aux relations, aux rencontres, ici représentées par le grand salon/entrée entièrement vitré.
En suivant le jeu des boîtes chinoises insérées l’une dans l’autre, on peut imaginer un quartier contenant un bâtiment qui contient un appartement, des pièces, des meubles et des objets, métaphoriquement une narration qui en contient une autre. Certainement un changement d’échelle du plus grand au plus petit où ce qui change est la taille mais pas la valeur et l’importance des différentes boîtes. Des récits qui avancent parfois en suivant le fil de la cohérence, parfois en se contrapant, volumes rationnels orthogonaux opposés à des meubles dont les plans s’inclinent, des meubles courbes et asymétriques. Des surfaces métalliques découpées au laser opposées à des bois laqués à la main, des couleurs graphiques (noir et blanc) opposées au rouge et à l’ocre, dans une alternance continue de lumière et d’ombre, de fini et d’imparfait, de bas en haut, de jeu et de sérieux pour donner corps à un récit qui contient de passage en passage, de chapitre en chapitre rigueur et incohérence, calcul et paradoxe.
Henri Poincaré, mathématicien français, a dit
“la créativité consiste à relier des éléments existants par de nouvelles connexions qui soient utiles”
“la créativité est l’union du désordre et de l’ordre”
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Projet de MARCANTE – TESTA (UDA Architetti)
Collaborateurs : Mauro Camagna – Shino Hashimoto
Photographe : Max Zambelli